La tablette Linux JingPad A1 lance son financement participatif

Avec un magnifique écran AMOLED de 11 pouces de diagonale, la tablette JingPad A1 est un projet très ambitieux qui aurait sans doute mérité une huitre un peu plus belle qu’Indiegogo pour passer du format grain de sable à celui de perle.

Je ne suis toujours pas fan d’Indiegogo, et je regrette mes scrupules quand je vois l’ampleur du projet de cette tablette JingPad A1. Je me suis juré de ne jamais mettre un Kopek sur ce site et je me tiendrai à cette promesse… Même si les sirènes d’une tablette Linux aussi évoluée me proposent de craquer.

Présenté en mars dernier, l’objet se veut être une vraie tablette moderne avec une grosse différence des solutions classiques : le choix de Linux comme système d’exploitation. L’engin embarque un SoC ARM 8 coeurs qui n’avait pas été annoncé lors de sa présentation. Il s’agit d’un UniSoc Tiger T7510 proposant  4 Cortex-A75 CPU à 2 GHz et 4 Cortex-A55 CPU à 1.8 GHz. Il est associé avec un circuit graphique PowerVR et dispose d’un NPU offrant 2.5 Tops1.

JingPad A1

Une solution qui devrait autoriser entre 8 et 10 heures d’utilisation à la tablette grâce à une batterie 8000 mAh rechargeable en 3 heures. La JingPad A1 propose finalement 8 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage, elle avait été annoncée en 6/128 Go, une évolution bienvenue au vu de son usage et de ses objectifs. Cela offrira de belles possibilités d’usages avec la possibilité d’accepter une carte MicroSDXC 512 Go en extension en cas de besoin. 

JingPad A1

Avec 24.3 cm de large pour 17.8 cm de haut et 6.7 mm d’épaisseur, la JingPad A1 pèse 490 grammes. Elle propose deux capteurs photos, un 16 MP au dos avec LED Flash  et un 8 MP en façade.

Le Linux embarqué est JingOS, un système dérivé d’Ubuntu avec une interface sur mesures taillé spécifiquement pour la tablette et qui « prend en charge » les applications Android. Des guillemets nécessaires car cela reste en développement et que, pour le moment, toutes les applications ne sont pas gérées par la tablette. Il sera en théorie possible de piloter tout type d’application Linux même si une bonne partie d’entre elles devront avoir recours à une autre interface que la couche tactile proposée par l’objet.

JingPad A1

Un listing de celles nativement supportées par l’engin à la sortie est disponible. Le recours au clavier optionnel ou à une solution Bluetooth ou filaire semble assez indispensable avec cette machine.JingPad A1

Le système JingOS a également été développé pour gérer les éléments matériels particuliers de l’objet. Sa dalle 11″ en 2368 x 1728 pixels par exemple, dalle qui propose un affichage 4:3 avec une vraie colorimétrie 109% NTSC, une densité de 266 pixels par pouce et une luminosité de 350 nits… La tablette propose un affichage qui occupe 90% de la surface de l’engin et une couche tactile capacitive 10 points de contact avec prise en charge d’un stylet actif avec 4096 niveaux de pression et 2 boutons programmables.

JingPad A1

Ce dernier se recharge en USB Type-C en 2 heures pour offrir ensuite 380 heures d’autonomie et se positionne magnétiquement au dos de la tablette. La JingPad A1 peut également accepter un clavier à la manière d’une Surface de Microsoft, ce qui semble un peu indispensable pour profiter pleinement du système. Avec 6 rangées de touches profitant de tout l’espace proposé par la diagonale et un large pavé tactile (98.5 x 45 mm) avec une prise en charge de gestes de contrôle à 4 doigts. Le dispositif devrait offrir une excellente ergonomie au système. Il est relié à son écran via des Pins Pogo et profite d’une accroche magnétique.

JingPad A1

Derniers points, la connectique de la tablette comporte uniquement un USB Type-C et pas de port jack. Il sera possible de profiter d’une paire d’enceintes situées du même côté et la solution propose 2 microphones embarqués avec correction de bruit. Un lecteur d’empreintes digitales est également visible. Mais pour écouter de la musique au casque, il faudra passer par le module Bluetooth 5.0 qui propose également du Wifi5. Un GPS est également présent dans le SoC T7510 qui a la particularité de prendre en charge les liaisons sans fils 4 et 5G. Le lecteur de carte MicroSDXC peut évidemment cacher un lecteur de cartes SIM mais aucune mention de ce détail n’est faite chez Indiegogo comme sur le site de la tablette pour le moment. Il est fort possible que l’engin doive passer par des tests plus poussés et que les bandes supportées ne soient pas internationales.

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Le financement d’une de ces petites bestioles vous coutera la bagatelle de 453€ avec un modèle Wifi et un stylet actif. La date de livraison estimée est prévue pour Septembre. Si vous voulez ajouter le clavier à l’offre cela vous coutera 576€. Le financement est déjà bouclé avec plus de 440% du financement demandé. Il faut dire que Jingling Tech, qui est derrière la tablette et son système, s’est montré particulièrement frileux en terme de financement avec 16 000$ d’appel en financement. Soit l’équivalent de moins de 30 JingPad A1 et donc 5% des premiers modèles proposés en Early Bird. C’est un peu comme si vous demandiez de financer la selle de votre vélo pour aller acheter toute la machine. 

J’espère sincèrement que cette JingPad A1 sera un succès et que la marque prendra son envol pour sortir son produit en direct et le prochain via un autre système de financement participatif. Le produit semble très travaillé, les composants sont excellents et le positionnement tarifaire vraiment pas excessif au vu du nombre d’unités probable et de la qualité du matériel. Une réussite dans ce secteur inciterait peut être d’autres fabricants à se pencher sur ce type de solutions avec plus de moyens et une meilleure distribution ?

Notes :

  1. Même si le site de la JingPad A1 n’en parle pas…

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13 commentaires sur ce sujet.
  • gep
    16 juin 2021 - 13 h 08 min

    ils ont du dev logiciel et drivers ?

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  • 16 juin 2021 - 14 h 56 min

    @gep: Je suppose oui.

    Répondre
  • 16 juin 2021 - 15 h 55 min

    Hello, c’est une belle machine, ils sont positionnés sur un segment (tablette Linux) où il y a peu de produits grand public donc ça doit être une grande aventure d’entreprise.
    Avec du suivi (puisque c’est du Linux), et le fait que ce soit une entreprise qui doit montrer son savoir faire, on pourrait espérer avoir un engin mobile qui tient dans la durée.

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  • 16 juin 2021 - 16 h 14 min

    Ce dernier se recharge en USB Type-C en 2 heures pour offrir ensuite 380 heures d’autonomie

    belle autonomie ! ;-)

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  • 16 juin 2021 - 19 h 48 min

    Le seul truc qui me fait tiquer c’est « 350 nits – High Brightness »
    350 nits pour une dalle brillante comme celle-ci c’est très faible comme luminosité, en extérieur ça sera quasiment inutilisable :/

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  • 17 juin 2021 - 7 h 39 min

    C’est sympa sur le papier ,je remarque surtout l’écran Amoled et sa luminosité .
    Je déplore un peu le prix ,c’est dans les prix de très Bonnes Marques ,je pense que si l’on part de l’idée d’un achat dans les 500 euros et plus ce besoin d’un suivit OS et matériel est nécessaire .

    PETITE MARQUE pas connue chez nous ,innovation risquée aussi ,a ce jour un LINUX tactile n’existe pas vraiment .
    PERSO ,j’ai pas vraiment usage de LINUX mais besoin d’une tablette réactive et de bonne réputation .
    Je suis pas SAMSUNG ou APPLE cause du prix ,en regardant la vidéo YouTube faite par ETA-PRIME ,je suis séduit par sa tablette SAMSUNG reconditionnée payer 500 dollar qui est vraiment performante .

    Doit t’on acheter neuf ou plutôt regarder vers un bon matériel reconditionné ,entre SAMSUNG & APPLE le choix de reconditionné semble vraiment sympa .

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  • 17 juin 2021 - 10 h 42 min

    C’est une belle machine et un concept qui mérite un suivi
    Pierre, j’espère que tu nous feras savoir si et quand le projet se matérialise !

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  • hle
    17 juin 2021 - 10 h 59 min

    Au boulot, on utilise linux pour des petit écrans tactile en plus des moniteurs principaux. Il faut rajouter un driver selon le fournisseur et il faut faire une calibration à la 1er utilisation. On les utilise sur une carte graphique à part, pour avoir un serveur X juste sur ses écrans tactile.

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  • 17 juin 2021 - 12 h 58 min

    J’ai testé la beta de JingOS v0.9 sur une Transformer T100 ert sur une Ubook X. Étonnamment,ça fonctionne mieux sur la T100 que sur la Ubook (alors qu’avec la beta v0.6 s’était l’inverse). L’interface (basé sur Plama mobile) est assez fluide et ergonomique. C’est plus « smooth » qu’un Gnome (meilleur interface pour hydrid selon moi). Après, reste que l’écosystème (essentiellement KDE Plama) est moins adapté au tactile que l’écosystème Gnome.
    Bref, le travail sur l’OS est prometteur. J’attends avec impatience la version final pour l’installer sur l’Ubook si la compatibilité est OK. Cela me permettra de continuer à utiliser certaine appli Windows via Wine :)

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  • Tof
    17 juin 2021 - 17 h 26 min

    PowerVR, Linux… hum…
    Alors soit j’ai un épisode loupé dans les actus à propos de PowerVR et il y a eu un changement radical de paradigme chez eux (à la hauteur de l’acceptation du mariage des prêtres par le vatican) vis à vis de Linux et l’open-source, soit je vais conserver mon gros doute de sceptique quant à ce choix qui risque de ne fournir pour la partie graphique qu’un driver blocké sur un OS unique sans possibilité d’évolution de noyau à terme. Mais bon,… je veux bien être contredit.

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  • 18 juin 2021 - 8 h 46 min

    En tant qu’utilisateur Linux, je devrais être ravis de l’arrivé de cette tablette plutôt « sexy » mais j’attends vraiment de voir…
    Après avoir lu quelques articles sur ce que fait remarquer @Tof: , j’avoue avoir une certaine « inquiétude » sur cette machine, donc, cette histoire de driver et de son risque d’être bloqué sur un unique OS + Indigogo + une éventuelle fiabilité médiocre (oui, que des mauvaises expériences avec les machines de marque chinoise, teclast ou jumper) font que je vais vraiment attendre des retours sur long terme pour l’envisager face a une Surface GO 2.

    Comme @sidero: , je vais d’abord tester la V0.9 de JingOS sur ma HP PRO pour me faire une idée de sa pertinence face a plasma-mobile.

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  • 19 juin 2021 - 11 h 22 min

    Dommage, le fait que ce soit sur indiegogo, non merci. C’est le site de crowdfunding que j’évite

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  • 19 juin 2021 - 16 h 35 min

    Pour moi il ne suffit pas de proposer une tablette avec une distribution Linux préinstallée. Il faut également s’assurer que n’importe quelle distribution, voire des OS BSD puissent également tourner dessus. Mais ça, comme le fabricant ne s’en charge pas, il faut attendre les tests, voire les bidouilles des premiers utilisateurs pour le savoir.

    En tout cas, niveau tablette sous Linux, j’ai déjà trouvé mon bonheur avec une Surface Pro 4. J’ai pu installer ma distribution dessus sans trop grands soucis.

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