Alder Lake : 6 références de puces, une 12e gen vraiment multicoeur

Les premières puces Alder Lake présentées par Intel ne concerneront sans doute jamais une minimachine. Les consommations en watts de ces processeurs sont trop élevées pour les imaginer dans un petit châssis.

La douzième génération de processeurs de bureau Core d’Intel, baptisée Alder Lake, a été officialisée hier. Au menu, des puces aux TDP énormes puisqu’on parle de processeurs capables de grimper à 241 watts en mode Turbo pour le plus rapide d’entre eux. Une débauche de watts et de puissance intéressante mais qui ne concernera donc jamais une minimachine.

Alder Lake

Alder Lake : du Core à l’ouvrage

L’intérêt de cette première génération Alder Lake est dans son principe de construction, Intel a lancé ces six premières puces avec une nouvelle approche dont nous parlons depuis un moment ici. Un principe assez ancien sur les solutions ARM, qui consiste à mélanger des cœurs haute performances et des cœurs moins rapides. L’idée étant d’ajuster les cœurs en action de manière dynamique suivant les besoins de la machine.

Un petit tour d’horizon des processeurs présentés nous montre une construction assez particulière par rapport aux habitudes de la marque. Ainsi on retrouve trois groupes de deux puces. Les deux premiers avec 16 cœurs, les deux suivantes en 12 cœurs et enfin deux en 10 cœurs. Tous ces processeurs sont estampillés « K » (avec circuit graphique) et « KF » (sans circuit graphique), des solutions clairement orientées bureau avec des fonctions d’overclocking puisque leur coefficient multiplicateur n’est pas bloqué.

Les Core i9-12900K et Core i9-12900KF sont de très bons exemples de cette nouvelle technologie employée par Intel avec Alder Lake. Les puces proposent 8 cœurs d’architecture Golden Cove très puissante accompagnés de 8 cœurs d’architecture Gracemont moins performants mais également moins gourmands. Les premiers sont multi Threads et affichent donc 16 cœurs logiques, les second ne gèrent pas cette technologie, ce qui fait en tout 24 Threads en parallèle. La mémoire cache grimpe à 20 Mo de L2 et 30 Mo de mémoire cache L3. Les fréquences sont élevées avec de 3,2 à 5,1 GHz sur les cœurs Golden Cove. Les cœurs Gracemont sont moins hauts avec une base de 2,4 GHz et un maximum de 3,9 GHz. Le TDP est en conséquence. La puce consommera 125 Watts de base et pourra grimper à 241 Watts en mode Turbo.

Alder Lake

Attention cependant, la consommation en hausse se traduit également par une meilleure efficacité à l’usage. Si le scénario 241 watts fait peur, il ne sera surement pas exploité de cette manière en permanence. Le processeur Alder Lake de 12e gen Core i9-12900K sera, par exemple, moins gourmand en énergie que l’actuel Core i9-11900K à performances égales grâce à ce changement d’architecture. Intel montre que pour atteindre le même niveau la nouvelle solution ne consommera que 65 watts contre 250 watts pour l’actuelle. A 241 Watts, la puce de nouvelle génération propose 1.5 fois les performances de l’ancienne.

Cette nouvelle architecture montre une nouvelle approche intéressante. Si elle parait ici démesurée, notamment par la consommation des solutions proposées, elle reflète un changement de modèle. En mélangeant des cœurs très performants et d’autres moins gourmands, et en baissant la fréquence de ces derniers, cette nouvelle génération peut envisager des puces bien moins gourmandes et des scénarios adaptés à des solutions compactes ou mobiles.

Avec cette combinaison de cœurs Golden Cove et Gracemont, le fondeur va pouvoir créer des puces mobiles et des solutions à basse consommation très intéressantes. Des mélanges d’architectures avec des fréquences étagées en fonction des besoins recherchés. Si le système arrive à gérer cela au mieux, en prenant en compte les situations d’usage, il y a là un nouveau mode d’approche technique très intéressant pour le futur.

Avec cette technologie Alder Lake, on peut construire une puce  à la fois performante et peu gourmande suivant les scénarios. Un duo ou un quatuor de Golden Cove très rapides associés à des cœurs Gracemont moins gourmands. En mobilité, le  système ne mobiliserait que rarement les puces les moins économes. Une fois sur secteur, elles pourraient reprendre leur travail sans contraintes. Ce type de solution est déjà à l’œuvre depuis de nombreuses années dans les architectures ARM qui mélangent des Cortex de plusieurs types pour trouver la meilleure mesure entre performances et autonomie.

Alder Lake

Un chipset tout neuf et des fonctions annexes

Intel étrenne pour ces puces Alder Lake le nouveau Chipset Z690, premier à prendre en charge ces puces. Une solution qui devrait équiper des cartes mères haut de gamme, il faut dire que les puces présentées ne sont pas forcément les plus économiques du marché. Si on convertit les prix donnés en dollars par Intel, on retrouve des processeurs Core i9-12900KF et Core i9-12900K à respectivement 720 et 750€. Les Core i7-12700KF et Core i7-12700K à 500 et 530 euros et les Core i5-12600KF et Core i5-12600K à 330 et 360 euros. Des prix qui situent les puces sur un marché de performances et, très logiquement, des services adaptés.

Alder Lake

Intel continue d’ailleurs de pousser en avant ses avantages techniques avec la prise en charge de la mémoire vive DDR5 et du PCI Express 5.0. Mais aussi l’intégration du Wifi6E et de l’Ethernet 2.5 G en plus du Gigabit classique. Des ports USB 3.2 Gen2 plus nombreux sont également au menu en plus des éléments classiques du format. Le chipset Z690 est d’ailleurs une solution de transition puisqu’il saura prendre en charge aussi bien la DDR5 que la DDR4.

Du côté des minimachines, nous attendrons les versions Alder Lake Mobile qui, si on en croit les fuites, devraient proposer des TDP de 5 à 55 watts plus adaptés à nos besoins.


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3 commentaires sur ce sujet.
  • 28 octobre 2021 - 21 h 21 min

    Cumuler deux types de coeurs, ça va sûrement avoir un beau succès sur les ordinateurs portables et les minimachines, sur un PC de bureau où on peut se permettre d’avoir un maximum de performances par coeur de manière totalement assumée avec un coeur de marché (pour ls i7 et i9) qui vise des gens qui auront généralement une alimentation quantitative et qualitative, je vois moins l’intérêt.
    Ou alors sur les Celeron/Pentium/i3 à la limite.

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  • 28 octobre 2021 - 22 h 57 min

    @Le Breton: peut-être pour limiter la chauffe à performances égale et rendre le refroidissement moins difficile ? On voit se plus en plus ce genre de gros CPU être intégrés dans des configurations mini-ITX qui, sans être de « vrais mini-PC », sont quand même très compactes.

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  • JLE
    29 octobre 2021 - 4 h 08 min

    @Le Breton Il y a qques mois, des références ont fuité montrant des CPU desktop avec uniquement des coeurs P, aucun E. Parce qu’effectivement, sur un PC de bureau, il existe des cas où les cœurs économes ne sont pas utiles.
    Toutefois, on peut aussi espérer des CPU dotés uniquement de cœurs E. Typiquement, le PC (bureau ou portable) dédié au surf et bureautique. Ces cœurs restent suffisamment performants dans l’absolu : on parle de cœurs 40% plus performants que du Skylake, tout en consommant 40% moins; franchement ça ferait le café pour plein de monde.
    Hâte de voir tout ça en pratique, et comment ça va évoluer (et encore s’améliorer) dans les années à venir. En particulier sur portables, ça pourrait pas mal bousculer le marché. Ce qui n’est pas très compliqué, étant donné que l’on a passé la dernière décennie (à deux~trois vaches près) à payer le monopole d’Intel et son manque d’innovation. Ca va enfin bouger, enfin ! :)

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