Raspberry Pi Compute Module 4S : un changement de format

Avec le Compute Module 4S, la fondation Raspberry Pi retrouve le format SoDIMM abandonné avec le passage aux derniers SoC Broadcom.

Le Raspberry Pi Compute Module 4S reprend exactement le même SoC que le RPi4 ou le RPi CM4 mais l’intègre dans un format de type SoDIMM pour une intégration et une évolution plus facile.

2019-01-28 15_57_26-minimachines.netLe Compute Module 3 sorti en 2019

La version 3 de ce Compute Module avait déjà cette forme et c’est avec la version 4 que la fondation a décidé de changer de format pour intégrer plus de fonctionnalités à l’ensemble. On a ainsi perdu cette solution qui ressemblait à une barrette de mémoire mais gagné un SoC plus puissant et des fonctionnalités avancées comme la gestion de plusieurs sorties vidéo, le PCI Express ou la présence d’un Ethernet au format Gigabit.

Le Compute Module 4 a abandonné le format SoDIMM en 2020

Cette « concession » faite au format est désormais en partie réparée avec la sortie du Compute Module 4S qui reprend donc ce format original en SoDIMM 200 broches et en gardant un maximum des possibilités offertes par la nouvelle génération. On retrouve par exemple le même SoC Broadcom BCM2711 ARM 4 coeurs Cortex-A72 à 1.5 GHz que les Raspberry Pi 4. Il sera donc, à priori, possible de changer le cœur d’une solution utilisant ce format pour passer d’une génération de puce à l’autre.

Le RevPi Connect de Revolution Pi emploie un format Compute Module en SoDIMM

Pas encore officialisé par la fondation, on connait déjà tous les détails entourant ce nouveau Compute Module 4S grâce à une page du site de Revolution Pi. Le recours à ce format SoDIMM obligeait la fondation à faire des choix techniques. Avec moins de connecteurs, les éléments de dialogues sont moins importants. Ainsi la nouvelle solution fait l’impasse sur le PCIe, l’USB 3.0 est également aux abonnés absents et l’Ethernet limité à 350 Mbit/s. La carte n’embarque pas non plus de de module Wifi et Bluetooth. C’est typiquement une solution qui servira de cerveau à un produit industriel effectuant des tâches répétitives de manière autonome.

Il sera, par exemple, parfait pour de l’affichage numérique avec un SoC plus rapide capable de diffuser des contenus en très haute définition, sa mémoire plus rapide et sa prise en charge du HDMI 2.0a pilotera sans soucis un écran en UltraHD. 

Ce changement répond à plusieurs logiques. C’est d’abord une solution comblant les attentes des nombreux partenaires utilisant ce type de cartes dans leurs produits. On imagine l’attrait de ce type de module pour une société qui peut, en quelques minutes, remplacer tout le « cerveau » d’un produit par un autre plus rapide en calcul. Les particuliers montant des projets avec un Compute Module 3+ seront également ravis de découvrir cette possibilité et les autres gains techniques qui vont l’entourer. 

Un PC Industriel basé sur le Compute Module 3

C’est également une solution intéressante pour la fondation qui a bien du mal a faire face à la demande de ses partenaires en ce moment. Entre les différentes crises d’approvisionnement que nous connaissons et une demande de plus en plus forte de la part d’industriels, les Compute Module sont devenus des alliés précieux de nombreux secteurs industriels. Il faut prendre en compte les 10 ans de la première carte Raspberry Pi pour entrevoir la future force industrielle de la plate forme. 10 ans ce sont des élèves de collège qui découvrent la carte et sa programmation et qui passent le lycée avant d’intégrer une école d’ingénieur ou de programmeur . Des gens désormais présents sur le marché du travail. 10 ans c’est suffisamment d’anniversaires et d’évolutions du format pour que de nombreux industriels aient désormais une totale confiance en la fondation et en ses produits. Que leurs employés maitrisent son langage, ses systèmes tout comme ses forces et ses faiblesses. C’est assez long pour que tout le monde se dise qu’intégrer des Raspberry Pi ne posera pas de soucis de disponibilité dans 10 années de plus. De nombreux produits du quotidien font désormais appel à des carte Compute Module pour fonctionner. Parce que d’un point de vue industriel c’est simple, c’est souple et cela permet une implantation rapide et facile de toute la partie logique d’un projet. A l’avenir la demande de ce type de carte devrait exploser.

Eben Upton l’indiquait lui même il y a quelques jours, la demande de ses produits a largement augmenté depuis 2021 malgré la hausse des cartes. Retrouver le, format SoDIMM permettra non seulement d’intéresser les usagers du format dans des constructions passées mais également de nouveaux acteurs. C’est également une solution pour la fondation qui explique avoir beaucoup moins de mal a obtenir une puce de Raspberry Pi 4 en 28 nanomètres aujourd’hui que l’ancien SoC BCM2837B0 en 40 nano des Raspberry Pi 3. Basculer une partie de la production sous ce nouveau format soulagerait donc une part de cette forte demande.

Sources : Jeff Gerling et Liliputing


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3 commentaires sur ce sujet.
  • 6 avril 2022 - 12 h 57 min

    Ça fait plaisir de voir que la fondation assure une pérennité au format du Compute Module 3.
    Pas mal d’acteurs industriels qui avaient choisi cette solution ont du grincer des dents à l’annonce du CM4, ils seront rassurés.

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  • 6 avril 2022 - 18 h 29 min

    Idem, je suis d’avis que lorsque qu’une carte mère fonctionne bien, il est dommage de faire disparaître l’évolutivité. Ce retour au format SoDIMM, s’il permet d’éviter de jeter des cartes-mères, est une bonne nouvelle sur le plan écologique.

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  • 7 avril 2022 - 15 h 51 min

    BON Retour vers le FUTUR .
    C’est vraiment ,le petit plus de cette fondation savoir évoluer sans déranger les utilisateurs de leurs produits .

    Bien sur les INDUSTRIELS ont besoin de facilité mais pour les amateurs c’est sympa aussi .
    Le RPI en format SoDIMM verra très certainement des cartes mères adaptés qui nous faciliteront la réalisation d’ordinateurs de jeux ou autres personnalisés .

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