Ô surprise, l’AI Pin n’est pas une expérience formidable

L’accessoire Ai Pin se fait étriller par la presse US, un bon rappel que le mot clé « AI » n’est pas la garantie d’une réussite commerciale.

Je ne vous ai pas parlé de l’AI Pin de Humane par le passé, plus par manque de temps qu’autre chose. Il faut dire que la commercialisation réservée aux Amériques ne faisait pas de ce produit une de mes priorité.

Aujourd’hui cependant je ne résiste pas à l’envie de vous faire un petit retour sur ce gadget car il met en lumière deux aspects intéressants du marché actuel. La communication autour de l’IA et les usages de cette technologie au détriment de toute logique.

Commençons rapidement par une présentation sommaire de l’objet. L’AI Pin est un assistant portable qui exploite à 100% une « Intelligence Artificielle » pour fonctionner. Il doit son nom à cette « AI » et au mot « Pin » qui désigne son côté broche. Le petit objet est en effet fixé à la poitrine à la manière d’un gros pins. Il est accroché soit par un système magnétique soit par une pince. Placé de façon a écouter vos ordres et avoir le même « point de vue » que vous. Sa caméra embarquée a le même regard que le porteur sur le monde. L’AI Pin contient une batterie, un SoC sommaire et une connexion à internet via une ligne mobile ou Wi-Fi. Il ne fait pas grand chose de lui même, toutes les données collectées et toutes les informations transmises proviennent d’un serveur dans les nuages. Ce qui implique un abonnement mensuel pour exploiter ces serveurs propriétaires. Un abonnement qui coute tout de même 24$ HT par mois est qui est totalement nécessaire pour l’utiliser. Avec un prix d’achat de 699$ HT, l’ensemble revient donc à un coup d’exploitation sur la première année de quelque chose comme 990$ HT soit 1 115€ TTC. Ce n’est pas donné, c’est le prix d’un excellent smartphone « classique » avec un abonnement très correct auprès d’un opérateur. Sans oublier que si vous ne voulez pas payer pour cet abonnement à 24 $ HT pièce vous transformez votre AI Pin en un mauvais presse-papier.

En échange de ces sommes conséquentes, Humane explique que vous aurez un assistant virtuel intelligent toujours et partout avec vous. Son principal argument est que l’objet vous permettre de vous passer de sortir votre smartphone de votre poche. Si « sur le papier » cela semble très prometteur, en pratique c’est totalement catastrophique. Les équipes de Humane ont surtout travaillé l’objet en tant qu’objet mais son IA est largement perfectible.

Les sites US ont reçu les appareils qu’ils avaient commandé pour test et dire que l’AI Pin souffre en ce moment d’un sévère retour de bâton est un doux euphémisme. L’appareil est médiocre dans la majorité de ses usages. Les fonctions de base comme demander des informations classiques sont peu pratiques. La météo ou le trafic sont mal compris quand ils sont questionnés et on se retrouve avec des informations concernant le mauvais lieu au mauvais moment en retour. Des éléments de guidage sont mal interprétées, la caméra embarquée ne sait littéralement pas lire de manière systématique l’image qui lui est présentée. Les usages les plus simples comme demander de jouer une musique sont totalement aléatoires.

Tant et si bien que la plupart des retours montrent un agacement très rapide à l’usage de l’objet. On passe très vite du côté assistant virtuel à dresseur d’une IA en Beta. Les testeurs essayent de corriger l’objet en lui répétant la question, en articulant mieux leurs phrases, en détachant les mots… Avant de sortir leur smartphone pour un résultat plus convaincant. Le petit appareil propose un petit projecteur laser 720p monochrome qui permet en théorie de pousser une information sur le creux de votre main, afin de pouvoir la lire. Ce projecteur est faiblard et l’image produite est souvent difficile à déchiffrer. L’autonomie globale est risible avec des batteries qui ne tiennent que 2 à 3 heures et un appareil qu’il conviendra de penser a recharger en permanence grâce à l’étui livré. Pire encore, la position accrochée à un vêtement laisse un sentiment de chaleur à l’utilisateur qui sent à son contact que la batterie le réchauffe. Et parfois assez fort, probablement à cause de la gestion de la recharge sans fil proposée.

Deux vidéos très critiques sur les usages de l’appareil a contraster avec la promesse faite par la marque.

Pire que tout, les interrogations que l’on formule à son appareil vous laissent en suspend. Quand on arrive à se faire comprendre, quand l’engin entend bien votre question et la traite correctement, le temps de la réponse varie entre 5 et 10 secondes. Cela n’a pas l’air très long comme cela mais c’est absolument énorme au quotidien. Attendre ne serait-ce que 5 vraies secondes ce que votre smartphone affiche en un instant c’est le jour et la nuit quand c’est multiplié encore et encore tout au long de la journée. Et pour peu que AI Pin comprenne mal votre question, que vous soyez obligé de la reformuler comme cela semble arriver souvent, les 5 secondes se transforment en une demie minute voir pire.

AI Pin n’emploie pas d’applications, cela vous rappellera sans doute le Rabbit R1

Les réponses aux questions sont régulièrement totalement fausses et cela de manière très grossière. L’IA en place ne comprenant pas forcément bien votre interrogation. Il arrive également qu’il réponde à côté ou… pas du tout. L’objet perdant la question dans les méandres du réseau sans jamais vous le signaler. Un élément qui est d’autant plus agaçant que le délai de réponse variant régulièrement, l’utilisateur reste dans l’attente sans aucun signe d’avancée ou de traitement. Il arrive qu’un smartphone mette du temps a traiter une information, souvent à cause d’un problème de connexion. Mais les outils sont pensés pour vous faire patienter en donnant un signe de vie, une icône qui tourne en rond ou autre élément qui montre qu’il y a un travail effectué en cours. Sur l’AI Pin, rien mis à part des LEDs qui clignotent assez confusément avant d’arrêter. Et cela semble nerveusement épuisant.

L’appareil dans son boitier de recharge

Il arrive également que l’ensemble des opérations soit fluide et que vous posiez une question et obteniez une réponse dans un délai assez court. Rendant l’AI Pin plus pratique que de sortir un smartphone. Mais ces interactions réussies sont loin d’être la norme. Si il est possible de faire traduire une simple phrase d’une langue vers une autres assez efficacement, certains usages pourtant des plus logiques pour ce type d’appareil ne sont tout simplement pas pris en charge. On ne peut pas demander à son assistant de lancer un minuteur par exemple. Il ne sait pas le faire. Impossible de lui demander de jouer une musique sur Spotify, Deezer, Amazon Music ou autre, il ne connait que Tidal qu’il gère… très mal. Demander à votre appareil de créer une liste de course est possible mais cela ne fonctionne pas vraiment de manière régulière. La caméra embarquée permet de « piloter » l’appareil via des gestes mais qui ne sont pas forcément faciles a retenir et parfois mal interprétés. Pourquoi cela ? Parce que tout est géré par une IA, rien n’est piloté par des voies pré-écrites à l’avance comme avec une application. L’IA peut mal comprendre, mal interpréter ou se comporter très bêtement…

Pour finir, la batterie semble au mieux médiocre en terme de durée de vie malgré la possibilité d’ajouter plus d’autonomie via un système de remplacement assez malin. La partie intérieure qui vient accrocher magnétiquement l’AI Pin à votre vêtement est également une batterie qui fonctionne sans fil pour alimenter l’appareil. Une autre batterie est intégrée dans l’objet lui même ce qui permet de remplacer l’unité secondaire « à chaud », sans rien éteindre.

L’AI Pin pour quoi faire ?

La grande question est là. A quoi sert réellement cet AI Pin qui « raisonne » mal, coute fort cher et ne parvient pas a être suffisamment efficace pour qu’on ne lui préfère pas son smartphone au bout de quelques essais ? A rien. Enfin, à rien de plus que ce que permet déjà de manière plus intéressante, intime et efficace, un smartphone. Poser une question à une IA est déjà possible oralement avec une oreillette Bluetooth depuis des années. Prendre une photo également avec l’avantage de pouvoir la… cadrer ? Le point de vue d’une photo prise d’une poche de chemise un peu au hasard n’étant pas forcément le meilleur pour documenter les choses ou faire de la reconnaissance d’objet assistée par une IA. Sans compter la qualité moyenne de la prise de vue liée à une lentille poussant assez fort les déformations périphériques.

Et pour tout le reste, rien ne semble plus efficace avec l’AI Pin qu’avec un smartphone. Objet que l’utilisateur conservera de toutes façons dans sa poche quoi qu’il advienne. Personne avec un AI Pin fera une croix sur son téléphone. Même si le gadget était parfaitement efficace, il ne remplacera pas d’autres appareils et ne fera au mieux qu’ajouter du confort en libérant vos mains. Il est de toutes façons nécessaire d’employer un périphérique avec un écran pour surfer sur le site de Humane et lire le résultat de vos demandes : photos, petits films de 15 secondes max et listes y sont affichés. C’est donc un achat gadget par excellence qui ne sera jamais aussi indispensable qu’un smartphone aujourd’hui. Jamais un assistant de ce type ne vous permettra de remplacer les produits existants, ce n’est qu’une voie détournée pour arriver à une expérience déjà possible.

Que retenir de cet AI Pin ?

L’AI Pin est à mon avis plus une expérience sociale qu’un véritable objet intelligent. Tout l’objectif de Humane étant de vendre ce premier lot d’appareils avant de disparaitre dans les limbes des sociétés oubliées. Je ne sais pas réellement quel sera leur avenir mais le fait d’avoir oser livrer cet engin dans ces conditions est suicidaire pour une société. Personne ne va avoir envie d’acheter cet appareil hors de prix. Le coût de l’infrastructure ne sera pas viable et je ne donne pas beaucoup de temps  avant que ces joujoux à 700$ soient inexploitables parce que Humane aura mis la clé sous la porte.

Comme d’habitude le marketing a ici joué avec un mot clé à la mode. La promesse d’une « Intelligence Artificielle » a semble t-il fait des merveilles et de nombreux internautes en Amérique du Nord se sont laissés séduire par un discours plus proche de la science-fiction que du réel. Et en se penchant sur le projet d’un peu plus près on comprend que les motivations de nombreux internautes n’étaient pas vraiment d’acheter un assistant virtuel pratique mais plutôt d’acquérir un nouveau marqueur social. Le gadget à la mode du moment.

Pouvoir exhiber son AI Pin sur sa veste était sans doute vu comme un « must have » par certains utilisateurs. Un moyen de se démarquer tout en faisant l’étalage de ses richesses. En toute logique cet appareil n’apporte rien à qu’on ne puisse pas retrouver sur un smartphone déjà dans notre poche. Smartphone qui dispose d’outils fiables pilotés par des sociétés indépendantes. Smartphone qui, malgré son côté parfois gadget, est totalement admis socialement.  

Ce qui me fascine surtout c’est de voir a quel point ce produit a été pensé avant tout pour son exubérance. Il est là pour s’étaler, se montrer, faire voir à tout le monde que vous le possédez. Qui veut vraiment poser une question à l’oral à sa poche de veste ? Qui va prendre un rendez-vous avec cet objet en lui parlant ? Avec ce niveau d’intimité ? Qui va accepter de se former à un nouvel usage, a séparer calmement les syllabes de ses phrases, a dompter un langage des signes pour un résultat aléatoire et couteux ? Qui veut avoir un truc accroché sur soi en permanence, chromé en option (à 100$) et peu discret. Surtout quand il coute aussi cher ? Avec le risque de le décrocher et de le faire tomber, de l’écrabouiller dans un endroit un peu bondé ? La réponse a cette question est simple : Deux catégories de personnes sont susceptibles de céder à cette promesse. D’abord les gens qui ont y trouver un intérêt économique a l’exhiber. Des « influenceurs » ravis d’avoir un nouveau joujou a adorer ou à haïr, peu importe du moment que cela leur permettre de construire une « story » autour. Ensuite des gens qui sont en attente d’un retour permanent des autres, totalement insécures dans leurs choix de vie et qui vont avoir envie qu’on les voie au travers de ce nouveau prisme social. 

L’important de la promesse de Humane n’était pas tant de fournir un service mais de promettre aux possesseurs de cet objet d’avoir en leurs mains un artefact du futur. Un objet a exhiber à leur poche de veste exactement comme une médaille technologique. La preuve de leur technologisme en quelque sorte. Du même acabit que les pseudos robots d’intérieur aux compétences promises absolument folles mais qui n’ont jamais pu faire mieux que doucher les plus enthousiastes. Les « wearables » inexploitables et autres produits du genre.

Le problème pour Humane n’est pas très grave. La marque a réussi a vendre un tas de ces gadgets peu aboutis à une floppée de gens qui seront ravis de pouvoir s’en plaindre. Je suppose qu’il n’y aura pas d’AI Pin 2.0 et que la douche a été suffisamment froide pour tout le monde. La boite a déjà commencé a licencier en janvier dernier et ses dirigeants « anciens d’Apple » sauront se recaser ailleurs sans prendre en compte la casse humaine et écologique de leur entreprise. C’est le problème de ces appareils qui surfent sur une mode ou un terme technique. La frontière qui sépare l’objet à la mode de l’objet ridicule est bien mince. Il ne faut parfois qu’un instant pour que l’on passe de la fierté d’arborer un appareil à l’envie irrépressible de le faire disparaitre par peur de passer pour un imbécile. Il fût une époque où tout le monde avait un smartphone Blackberry et ou les plus tendance arboraient des Google Glass. Et, du jour ou lendemain, ces appareils sont devenus synonymes de ringardise. Porter un AI Pin est déjà le meilleur moyen de passer pour quelqu’un qui cède un peu trop facilement aux sirènes du marketing. Et il sera dur de prouver le contraire en faisant une démonstration technologique à son interlocuteur.

Comme d’habitude avec ces objets « magiques » présentés au détour d’une nouvelle technologie. Ils sont là pour faire gagner de l’argent à ceux qui vont raconter leur histoire, pas spécialement pour que les gens puissent s’en servir un jour.

 

Le Rabbit R1 est un presse papier en puissance


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14 commentaires sur ce sujet.
  • 17 avril 2024 - 16 h 03 min

    Honnêtement je n’ai jamais cru à ce projet.
    Autant avoir un smartphone + une smartwatch …

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  • 17 avril 2024 - 17 h 30 min

    Pourtant c’était bien précisé dans le nom de l’objet (A)ssistant (I)nutile
    ;-D

    Répondre
  • 17 avril 2024 - 21 h 41 min

    C est un peu cher pour un Tamagotchi, il faudrait qu’il risque de mourir si on ne s occupe pas de lui…

    Répondre
  • 17 avril 2024 - 22 h 00 min

    L’essentiel reste dans les deux dernières lignes.
    Merci Pierre, une fois de plus pour cette lecture non « geekesque » de l’apparition d’un nouvel objet technoligique.

    Répondre
  • bob
    17 avril 2024 - 23 h 53 min

    Dites non à l’AI et oui à la Pine.

    Répondre
  • 18 avril 2024 - 0 h 21 min

    @Matthias: …(P)our (I)diots (N)otoires :-)

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  • 18 avril 2024 - 1 h 34 min

    @Pierre Lecourt:
    Merci pour ce superbe article, Pierre. Ton analyse, à la fois des aspects technologiques et des comportements humains, est juste prodigieuse! J’éprouve une certaine tristesse en découvrant cette mésaventure. Et là, c’est ton talent dans la mise en page que je salue, Pierre. Entre le rêve porté par le (superbe) film promotionnel et la photo des fondateurs (j’y reviens), le fossé est abyssal.

    En toute honnêteté, j’aurais pu être un client pour cet objet (un (I)diot diraient certains, ah, non c’était moi :!).

    Des assistants type Jarvis de Iron-Man, ou l’IA dans «Persons Of Interest» (la première pas son clone qui est une vraie bitch, pardon my french), j’en ai rêvé et j’en rêve peut-être encore. Pareil pour la «singularité», qui si elle survient, à priori on est tous foutus, pour dire les choses simplement. Une singularité altruiste, bienveillante comme celle de P.O.I. alors? Avec laquelle j’aimerais m’entretenir. Mais pour quoi faire? Une AI pour aider l’Humanité? Voilà.

    Postulat du jour: si l’Humanité venait à croire qu’une AI lui est nécessaire pour surmonter ses épreuves, pour continuer à avancer, alors l’Humanité renoncerait à l’essence même de ce qui la caractérise. Dans ces conditions, la singularité à laquelle cette « humanité » donnerait naissance fournirait la seule réponse raisonnable: l’annihilation… de ce qui n’est plus. (Au fait, je passe du coq à l’âne, mais quelqu’un sait s’il reste des descendants vivants de Noé?)

    Je reviens à la photo. Je fais court :) C’est un mélange de peine, de honte aussi, de grand désespoir que je lis dans le regard des deux protagonistes. Ce n’est pas la pose de deux escrocs de la high-tech, de la super high-tech s’agissant d’AI. Pas devant des locaux vides… J’aurais envie de leur dire, liquidez l’entreprise maintenant et empruntez le chemin d’une rédemption sincère sans tarder, utilisez cet échec, cette expérience pour répondre à la vrai question, posée ici par Pierre: une AI? Mais pour quoi faire?

    Répondre
  • 18 avril 2024 - 13 h 07 min

    @FreeThinker: justement si vous intéressez a l ia intéressez vous plutôt a Yann LeCun, plutôt qu a n importe quel annonce

    Répondre
  • JB
    18 avril 2024 - 14 h 42 min

    « Pouvoir exhiber son AI Pin sur sa veste était sans doute vu comme un « must have » par certains utilisateurs. Un moyen de se démarquer tout en faisant l’étalage de ses richesses. […] Il est là pour s’étaler, se montrer, faire voir à tout le monde que vous le possédez. »

    Tout ça serait risible si nous n’étions pas dans une crise écologique majeure. On sait qu’il va y avoir une pénurie de ressources majeure mais on continue à en cramer pour des gadgets qui renforcent l’ego de leurs propriétaires. Drôle de monde.

    Répondre
  • 18 avril 2024 - 16 h 20 min
  • 18 avril 2024 - 23 h 51 min
  • 19 avril 2024 - 12 h 43 min

    La photo de « we don’t do apps » est si parlante :
    Deux humains en noir pour illustrer leur côté technologique/minimaliste matériel.

    Un bureau sous éclairage d’abattoir avec des néons blancs multipliés à l’infini.
    Une pièce sans vie peuplée de tables blanches à roulettes hors de prix, permettant de tour réorganiser à l’envie.
    Des livres et accessoires sans utilité en second plan, ici pour leurs formes et couleurs.
    C’est un simulacre de vie, ou une nature morte, au choix… Et la magnifique inclusion Orwellienne des fenêtres à 2m du sol, qui renvoient la pièce photographiée à une cage sur laquelle on a des hublots de contemplation. Aussi sain que le produit proposé.

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  • 20 avril 2024 - 5 h 34 min

    @arpenteur: Analyse intéressante.

    La vidéo de promotion, riche en couleurs, montre une succession de moments de «vie», ou plus exactement de délégations de ces moments à une entité extérieure, froide. Dans l’épisode avec l’enfant, on est loin de l’époque où Papa, fébrile, allait chercher la caméra pour filmer les premiers pas de Bébé, avant de réaliser, au moment crucial, qu’il a oublié de changer la pellicule. La mésaventure reviendra à chaque repas de famille et ancrera dans la mémoire et le coeur de chacun ce moment magique, pour les générations à venir, mieux que ne le ferait un simple film.

    Comment interprétez-vous le contraste avec la photo «we don’t do apps», une prise de conscience? Un aveu, une confession? Ou l’intention délibérée d’ancrer dans l’esprit des gens que la «vraie vie, pleine de couleurs», passe par l’appareil?

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  • Luc
    20 avril 2024 - 14 h 11 min

    @Pierre : un bien beau billet pour aborder de manière pédagogique mais avec une vraie touche personnelle un sujet si fondamental (*). Merci!

    (*) car effectivement, s’aliéner à ce genre de « produits », celà laisse rêveur.

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