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Psycho

Est-ce que je suis « juste » crevée ou est-ce que je fais un burn-out ?

Le Covid a un impact tel sur la santé mentale qu’il provoque un pic d’arrêts maladie et de burn-out au travail. Mais comment savoir si on frise le surmenage ou si on a juste un coup de mou ?

Depuis mars 2020, vous encaissez les confinements à répétition, les cafouillages autour de la gestion de la crise sanitaire, les restrictions en tous genres, la pression au boulot… Certes, vous faites partie des chanceuses qui ont pu garder leur emploi, mais le télétravail imposé renforce votre isolement et vous sentez ses répercussions sur votre mental.

Depuis un an et demi, le stress et la peur s’accumulent comme l’eau bouillante d’une cocotte-minute prête à déborder. Et c’est au travail que l’explosion a lieu.

Si vous vous reconnaissez dans ce portrait, vous n’êtes pas la seule.

24% des salariés se disent « à bout de forces ».

Étude Harris Interactive pour Malakoff Humanis, juin 2021

L’impact désastreux du Covid sur le bien-être au travail et la santé mentale des travailleuses

D’après des chiffres récents de Harris Interactive pour Malakoff Humanis, « près d’un salarié sur dix évalue négativement sa santé mentale aujourd’hui […] 41% des personnes interrogées estiment que la crise sanitaire a eu un effet plutôt négatif sur leur santé mentale. »

Pire, 35% des salariés seraient stressés et 24% se diraient carrément à bout de forces.

Des états psychologiques alarmants qui ne sont pas sans rappeler les symptômes du burn-out, un épuisement professionnel que l’Organisation mondiale de la santé refuse de qualifier de maladie, considréant qu’il s’agit d’un syndrome, d’un « phénomène lié au travail ». Comme si la surcharge émotionnelle et mentale étaient de simples dommages collatéraux…

« Le burn-out se traduit par un état d’épuisement professionnel (à la fois émotionnel, physique et psychique) ressenti face à des situations de travail émotionnellement exigeantes. »

Christina Maslash, Psychologue

Ça fait un moment que vous sentez que quelque chose cloche, mais comment savoir si cette baisse de moral est une simple passade ou s’il s’agit d’un burn-out, plus grave, plus difficile à reconnaître et à traiter ?

Le burn-out, ou la goutte de trop

Vous vous sentez pleinement épanouie dans votre boulot. Tellement épanouie que vous vous investissez de plus en plus, et finissez par ne plus compter les heures.

Bientôt, vous voilà en train de vous porter volontaire pour remplacer Pierre-Yves et Sarah, de reporter les afterworks avec vos meilleurs amis et de rêver de tableaux Excel et d’emails à transférer.

Après quelques mois à ce rythme effréné, vous êtes de plus en plus fatiguée et donc de plus en plus anxieuse à l’idée de ne pas être à la hauteur et d’avoir une baisse de régime. Vous mettez donc les bouchées doubles tout en trouvant votre travail de plus en plus absurde et insignifiant.

Et puis, un matin, impossible de vous lever. Le stress, l’épuisement et la pression vous clouent au lit.

C’est souvent comme cela que se déroule un burn-out.

Christina Maslach, une psychologue américaine spécialiste de l’épuisement et du stress au travail, offre une définition claire :

« Le burnout se traduit par un état d’épuisement professionnel (à la fois émotionnel, physique et psychique) ressenti face à des situations de travail émotionnellement exigeantes. »

Le burn-out est un processus et non un état : l’apparition des symptômes est progressive et ils empirent sur une longue période.

« Je n’en peux plus », « Je ne peux plus retourner travailler »… Dans les cas de burn-out les plus intenses, la reprise de l’activité devient impossible tant le surmenage — et ses effets collatéraux — est profond. C’est pourquoi il est primordial de savoir repérer les signes avant-coureurs pour éviter le point de non-retour.

Sentiment de fatigue et de vide intense et prolongé, difficulté à se concentrer, dévalorisation de soi, anxiété, migraines, troubles du sommeil, oublis, irritabilité… Si l’un ou plusieurs de ces symptômes pointent leur nez et persistent, consultez un professionnel de santé, vous faites peut-être un burn-out. Et vous n’avez pas à en avoir honte.

Notez que vous n’êtes pas obligée, dans un premier temps, de vous tourner vers un ou une professionnelle de la santé mentale spécifiquement : votre généraliste est tout à fait apte à vous aider.

Sur son site dédié à la prévention au burn-out, la psychologue clinicienne Catherine Vasey explique la différence entre une simple fatigue et un épuisement avéré. Selon la spécialiste, le burn-out est un processus et non un état : l’apparition des symptômes est progressive et ils empirent sur une longue période.

S’armer contre l’épuisement

Si le harcèlement moral ou sexuel, la charge de travail, l’entente générale et le manque de reconnaissance peuvent être des facteurs déclenchants, la fragilité psychologique liée à la crise sanitaire n’est pas non plus étrangère au burn-out ambiant.

Malakoff Humanis note même une « fragilisation générale de l’état psychologique des salariés » qui se traduit par un impact négatif sur leur santé mentale, en particulier chez les femmes (47 %)

Et face à leur détresse mentale, les employés surmenés se retrouvent démunis . Le burn-out n’est pas un épuisement comme les autres : c’est un état psychologique qu’un simple week-end de farniente et une cure de vitamines ne peuvent régler à eux seuls.

Identifier et traiter le burn-out passe souvent par un bilan psychologique complet auprès d’un médecin, mais aussi des tests sanguins pour éliminer toute possibilité de cause physiologique à votre épuisement. Par la suite, le professionnel de santé décidera s’il vous faut prendre du repos en vous arrêtant quelques jours ou plusieurs mois, suivre une thérapie voire envisager de changer d’entreprise ou de vous réorienter.

Au travail, à votre échelle, pour éviter la surchauffe, essayez de vous fixer des limites. Quand c’est possible, ne multipliez pas les heures supplémentaires, apprenez à déléguer, faites des pauses, et tentez de déconnecter une fois le pas de la porte franchi (gare à l’hyperconnexion). Si vous sentez vos interlocuteurs réceptifs, cela peut être intéressant d’en parler à votre direction ; vous pouvez également vous tourner vers la médecine du travail.

Tous ces conseils sont bien jolis, mais pas toujours applicables. S’il faut repenser la place que le travail occupe dans notre vie et dans la société, on sait qu’il existe des impératifs qui nous échappent et les suivre est une question de survie.

Dans une société où la place du travail est centrale, difficile de s’attaquer seule au problème de l’épuisement professionnel, alors prenez, surtout, soin de vous. Et souvenez-vous : vous n’êtes pas seule !

À lire aussi : J’ai fait un burn-out dans mon premier job

Crédit photo : Andrea Piacquadio


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