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#DoublePeine : quand des victimes de viols dénoncent la mauvaise prise en charge dans un commissariat

Après une vague de témoignages dénonçant le calvaire de victimes pour porter plainte au commissariat central de Montpellier, un appel national est lancé sous le hashtag #DoublePeine

« C’est symptomatique de la façon dont on gère les violences sexuelles en France. »

Auprès de Madmoizelle, Anna Toumazoff est catégorique à la lecture du communiqué du préfet de l’Hérault qui qualifie ses propos de diffamatoire et l’accuse de porter atteinte à l’honneur des forces de police.

Le « tort » de cette militante féministe, qui est notamment une des instigatrices des dénonciations de comportements et violences sexistes et sexuelles à SciencesPo, à travers le hashtag #SciencesPorcs, c’est d’avoir relayé via son compte Instagram de nombreux témoignages sur la façon dont un commissariat, le commissariat central de Montpellier, reçoit les plaintes, notamment celles pour viols.

« Une attaque publique hors de propos », estime le préfet. Autrement dit, circulez, y a rien à voir.

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Source : Anna Toumazoff

Un raz-de-marée de témoignages

Tout a commencé il y a une semaine, avec le témoignage d’une victime de viol qui a choisi de porter plainte le 9 septembre.

Après avoir raconté ce récit d’agression en story, Anna Toumazoff explique que cette victime a été questionnée par la personne en charge de recueillir sa plainte. Cette dernière aurait nié l’absence de consentement en raison de la consommation d’alcool et lui a demandé si elle avait ressenti du plaisir.

Sans grande surprise, après un tel accueil déplorable, la plainte a finalement été classée sans suite.

Un incident isolé ? Au contraire.

Après ce témoignage, d’autres ont commencé à pleuvoir, relatant des expériences très similaires, avec des questions intrusives de la part des officiers, mais aussi des refus de plaintes.

En les relayant, Anna Toumazoff s’est fait la caisse de résonance de ces prises de paroles qui montrent un problème global dans la façon dont les victimes de violences sexistes et sexuelles sont reçues par la police.

Depuis 24 heures, sous le hashtag #DoublePeine, de nombreux témoignages apparaissent à leur tour.

En réaction, des activistes et l’organisation Nous Toutes ont lancé un appel au niveau national afin de recueillir davantage de témoignages montrant que ces situations n’ont pas cours qu’à Montpellier.

Une police qui fait l’autruche ?

Pourtant loin de se remettre en question, l’institution policière montre les dents, comme l’illustre le communiqué menaçant de la préfecture de l’Hérault, mais aussi le syndicat Alliance qui attaque Anna Toumazoff, accusée de porter préjudice à la police :

Sur le compte Twitter de la police nationale de l’Hérault, on tente aussi de nier tout dysfonctionnement :

Au lieu de nier les témoignages, l’institution aurait peut-être tout intérêt à prendre la mesure du problème, plutôt que de creuser un peu plus la défiance qui existe déjà entre elle et la population.

À lire aussi : Si les victimes de vol étaient reçues comme les victimes de viol lorsqu’elles vont porter plainte

Crédit photo : AwkwardChester, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons


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Les Commentaires

3
Avatar de Ariel du Pays Imaginaire
1 octobre 2021 à 09h10
Ariel du Pays Imaginaire
@Chat-au-Chocolat : totalement d'accord avec toi! C'est fou de voir que ça leur semble tellement normal de prioriser leurs collègues (qu'ils bossent bien ou non donc) au fait de défendre des victimes et faire respecter la loi (ce qui est censé être la base de leur boulot)! Ils en ont tellement pas honte qu'ils l'écrivent noir sur blanc!
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