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Là où brillent les étoiles de nadia Hashimi
Voyages

3 choses que j’ai apprises sur l’Afghanistan en lisant Là où brillent les étoiles

Ce mercredi 13 octobre sort le cinquième roman de l’autrice Nadia Hashimi, Là où les étoiles brillent aux Éditions Hauteville.

Nadia Hashimi est une autrice américaine née de parents afghans. Elle découvre pour la première fois le pays de ses ancêtres en 2002. C’est un choc culturel qui la marquera pour toujours, et influencera toutes ses œuvres dont Là où brillent les étoiles.

Ce dernier roman place son intrigue en 1978, au moment du coup d’État militaire orchestré par les soviétiques pour renverser le président afghan Mohammad Daoud. L’héroïne, Sitara, 10 ans, est la fille du plus proche conseiller du chef de l’État. Elle coule des jours heureux au palais présidentiel, l’Arg, entourée de ses amis et de sa famille.

Juste avant que cette tragédie ne survienne, Sitara ne se doute de rien, son père semble plus stressé et fatigué que d’ordinaire mais pas de quoi s’alarmer. Puis tout bascule et le président et ses plus proches alliés se retrouvent piégés dans le palais par certains militaires. 

Un soir, alors que sa famille finit par s’endormir, Sitara en profite pour filer dans la bibliothèque pour lire un livre à propos de l’astronomie, et regarder les étoiles sur le balcon. Cette décision lui sauvera la vie. Au même instant, tous les habitants de l’Arg sont exécutés et elle sera la seule survivante. Que va-t-il advenir d’elle ? Son destin est lié aux étoiles…

Découvrir l’Afghanistan à travers une fiction

Au-delà de l’intrigue, ce qui frappe à la lecture de l’œuvre, ce sont les détails délivrés par Nadia Hashimi. Nous vivons les événements de la fin des années 1970 en Afghanistan comme si nous y étions. L’écriture de l’autrice joue sur les cinq sens.

L’Afghanistan fait partie de ces pays dont les médias nous dépeignent les drames, mais dont la richesse culturelle nous est plutôt inconnue. C’est ce que l’autrice essaie de transmettre à travers Là où brillent les étoiles

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D’ailleurs trois éléments sortent du lot, qui ont pourtant l’air de participer à la construction de la culture afghane, mais qui vous seront certainement étrangers. Alors pour enrichir votre culture générale, et comme j’adore partager, voici trois choses que j’ai appris en lisant le dernier roman de Nadia Hashimi.

Une Malala peut en cacher une autre

Vous connaissez certainement Malala Yousafzai, militante pakistanaise, et plus jeune prix Nobel de la paix ? Mais saviez que son père l’avait nommé ainsi en hommage à Malalai de Maiwand dite Malala ?

De qui s’agit-il ? Tout simplement d’un modèle de courage féminin ! Elle a su remotiver les soldats et les mener au combat lors de la bataille de Maiwand en 1880, durant la seconde guerre d’indépendance contre les britanniques. 

Une victoire capitale puisqu’elle permet à l’Afghanistan de garder sa souveraineté en matière de politique intérieure. Et surtout c’est l’une des rares défaites d’une puissance coloniale face à un peuple asiatique — une victoire gravée dans les annales !

Malheureusement Malala est touchée durant la bataille et s’éteint à tout juste 18 ans… Elle passe à la postérité et devenue la Jeanne d’Arc afghane. Dans le roman, le père y fait souvent référence :

— Ce regard que tu as lorsque tu sais que tu as raison, tu me rappelles tellement la légendaire Malalaï et ses cris de combat. Des hommes à moitié morts ont vaincu les Anglais grâce à elle. L’arme secrète de l’Afghanistan a toujours été ses femmes. 

Il va même jusqu’à la citer :

Jeunes gens bien-aimés, donnez votre jeunesse à cette bataille et soyez fiers

Ou Dieu fera de la honte votre linceul ! 

Des paroles certainement connues de bien des Afghans et Afghanes.

La langue nationale, le dari, est plus proche des langues européennes que vous ne le croyez

Eh non : les Afghans ne parlent pas l’afghan ! Pour que vous ayez tous les éléments de contexte, sachez que le dari est la langue officielle du pays et est parlée uniquement en Afghanistan.

Le dari est souvent décrit comme un farsi (langue parlée en Iran) oriental ou un perse afghan. C’est donc une langue très proche du farsi, mais pas seulement : le dari est une langue indo-européenne, c’est-à-dire qu’elle a les mêmes racines eurasiennes que la majorité des langues encore en circulation en Europe aujourd’hui.

Il y a donc des similitudes grammaticales entre les langues latines, germaniques et le farsi. D’ailleurs le père de Sitara met en évidence certaines ressemblance entre l’anglais et le dari :

« ”Ta fille“. Your daughter. Avant les cours de notre répétiteur, mon père m’avait appris les termes anglais désignant les membres de la famille, s’émerveillant des similitudes avec notre langue : 

Daughter – Dokhtar.

Mother – Madar.

Father – Padar.

Brother – Braadar.

Dans les mots les plus précieux, disait-il, les différences entre l’Est et l’Ouest s’annulent. »

L’Arg, le palais présidentiel de Kaboul, est une ville dans la ville 

« L’Arg se dressait sur quarante-deux splendides hectares au cœur de Kaboul. Avec ses nombreux bâtiments et ses vastes espaces verts, c’était une ville à l’intérieur de la ville, s’élevant sur plusieurs niveaux. »

Sitara dans là où brillent les étoiles

L’Arg fut tour à tour la résidence officielle de rois et de présidents afghans depuis 1880. En effet, ce palais n’est pas vieux : il fut construit après la destruction du Bala-Hissar en 1880 par les troupes indiennes britanniques durant la seconde guerre anglo-afghane (oui, encore elle !).

Il fut nommé Arg-e-Shahi, qui signifie la citadelle du roi en dari. Aussi fou que cela puisse paraître, c’est dans cet endroit aujourd’hui occupé par les talibans que l’héroïne de Là où brillent les étoiles passe les premières années de sa vie.

« Au fil des ans, Neelab, son frère Rostam et moi avions exploré l’Arg, le palais présidentiel, dans ses moindres recoins. Nous faisions des reconstitutions des grands épisodes de l’histoire pour nous amuser. Nous imitions les voix suaves des concubines du roi dans la partie qui avait autrefois servi de harem, puis nous glissions dans les anciennes baraques de l’armée et marchions au pas en faisant le salut militaire. »

Si vous voulez en savoir plus sur le destin de Sitara, et en apprendre davantage sur la culture afghane, rendez-vous le 13 octobre pour la sortie de Là où brillent les étoiles aux Éditions Hautevilles.

À lire aussi : Quelles associations soutenir pour aider le peuple afghan ?

Les Commentaires

2
Avatar de Sophie Castelain-Youssouf
18 octobre 2021 à 17h10
Sophie Castelain-Youssouf
J'aime beaucoup Nadia Hashimi. Son roman La perle et la coquille sur les bacha posh, et plus globalement la condition des femmes en Afghanistan, m'a pas mal marqué. Là où brillent les étoiles vient donc d'atterrir dans ma PAL.
C'est la première oeuvre que je lis de cette autrice et c'est une vraie découverte ! Je pense aussi me tourner vers d'autre livre de sa bibliographie
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